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OutClass, Philippe Etchebest, et un poulet basquaise…

Imaginez que vous êtes inscrit à un célèbre concours de chefs cuisiniers. Évidemment, si comme moi, vous êtes novice en cuisine, et que votre principal exploit se résume à des pâtes accompagnées d’une sauce pesto Panzani, vous voyez vite vos limites quand, une fois l’épreuve dévoilée, on veut que vous fassiez un délicieux poulet basquaise au piment d’Espelette, si cher à notre rock star de la cuisine du Sud-Ouest, Philippe Etchebest !

Imaginons 4 scénarios

Scénario 1 : Vous n’avez aucune expérience et aucune recette pour vous guider. Votre tentative tourne au vinaigre, vous êtes foutu : votre plat ne ressemble en rien à un poulet basquaise, et on se demande honnêtement s’il est comestible !

Scénario 2 : Vous récupérez la recette originale, dont vous comprenez en partie les techniques de cuisson, mais cela vous donne les grandes lignes à suivre. Le résultat n’est pas mauvais, ça ressemble à un poulet basquaise, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard – ou un poulet, bref.

Scénario 3 : Cette fois-ci, c’est Philippe Etchebest en personne qui s’y colle, sans la recette originale. En tant que chef cuisinier étoilé, il s’en sort très bien, mais avec un petit temps de réflexion et quelques ajustements à mi-parcours.

Scénario 4 : Enfin, imaginons que Philippe Etchebest récupère la recette d’origine. Il réalise exactement le plat attendu, et améliore même la recette ! Résultat : un met à ravir les papilles en un temps record.

Bien, quelles leçons pourrait-on tirer de ces expériences ?

  1. sans compétences et ni recette pour vous guider, vous n’arriverez à rien – d’ailleurs, ne refaites plus jamais de poulet basquaise dans ces conditions ;
  2. sans compétences mais avec une recette de cuisine, vous pouvez toujours vous en sortir honorablement ;
  3. avec des compétences mais sans recette de cuisine, vous faites le taffe qu’on vous demande, mais il y a un risque de passer à côté ;
  4. avec des compétences et une recette de cuisine, vous réussissez avec brio !

Aide à la performance ou formation ?

Ce schéma peut être reproduit dans toute situation du quotidien, personnelle comme professionnelle. Il est d’ailleurs rare que l’on maîtrise parfaitement un sujet en toutes circonstances, donc on a besoin soit d’une aide ponctuelle qui nous indique comment faire, soit d’une formation en bonne et due forme pour monter en compétence.

Or, devenir un expert, ça prend du temps ! Dans notre exemple du poulet basquaise, l’émission sera sans doute terminée depuis des années avant que vous atteigniez le niveau pour inventer une excellente recette qui fasse mouche du premier coup. Cependant, vous pouvez d’ors et déjà sortir un plat acceptable en suivant les grandes lignes d’une recette (ingrédients et quantités, étapes de préparation et méthodes de cuisson). Sans doute ne maîtrisez-vous pas toutes les techniques de cuisine nécessaires pour le plat, mais le goût s’en rapprochera.

Dans une situation professionnelle plus courante, nous avons le même arbitrage : former les nouvelles recrues pendant plusieurs semaines sans qu’ils puissent contribuer à l’activité de l’entreprise, ou les lancer tout de suite dans la production sans expérience préalable au risque d’échouer ?

La pyramide inversée de C. Gottfredson

Pour résoudre cette équation, c’est là que le concept de soutien à la performance (la fameuse recette de cuisine) s’avère pertinent. Offrir au collaborateur inexpérimenté une aide opérationnelle (des instructions de travail détaillées, des modèles prêts à l’emploi, une séance de coaching…) lui permettrait de commencer à être productif dès les premiers jours de son intégration. Et si une tâche est trop critique et ne peut être laissée au hasard ? C’est à ce moment-là qu’une formation pour la maîtrise spécifique de cette tâche doit intervenir ! Le docteur Conrad Gottfredson a défini la pyramide inversée des modalités d’apprentissage comme suit :

1/ Concevoir pour l’application opérationnelle :

Le travail d’un responsable de formation commence d’abord par concevoir les outils auxquels le collaborateur novice peut se référer très rapidement pour appliquer les tâches dont il a la charge. Ce faisant :

  • il développe de façon sereine une compréhension plus claire des attendus à son poste de travail ;
  • il renforce ses réflexes et libère du jus de cerveau pour des considérations de plus haut niveau ;
  • il relie plus efficacement ses connaissances et ses savoir-faire à son travail du quotidien. C’est primordial, puisque au moment où il se sentira « dépassé » sur un sujet, il cherchera de lui-même à se former et sera motivé.

2/ Concevoir pour la découverte et l’approfondissement :

Il est toutefois évident que les tâches critiques ne doivent pas être laissées au hasard des performances du novice. Le travail du concepteur pédagogique est d’identifier ces tâches et de créer des cours et des exercices qui aideront le collaborateur à comprendre tous les concepts nécessaires à l’accomplissement de ces tâches. Pour ce faire, l’apprenant va prendra du temps sur son travail productif. C’est pourquoi il est essentiel de réserver cette formation aux tâches les plus critiques.

3/ Concevoir pour la résolution de problèmes et l’adaptation face aux changements :

Lorsqu’un problème survient ou que le contexte change, le collaborateur doit s’adapter. La source d’information n’est plus la procédure standard. Mais c’est lui-même ! En résolvant la situation, il enrichit l’expérience collective de son équipe par son retour d’expérience. Il est crucial de capturer et de documenter cet ajout de connaissance quelque part, de sorte que les fois suivantes, ses pairs pourront s’y référer. Le caractère vivant des connaissances collectives impose l’utilisation d’un outil évolutif au grès des contributions individuelles.

Manifeste de la création d’OutClass

Je viens de vous raconter l’une des histoires qui ont inspiré la création de l’agence OutClass. Nous avons la forte conviction que le soutien à la performance au travail et la formation sont les deux piliers de la performance. Qu’il s’agisse de conseils ou d’outils digitaux, toutes nos solutions sont orientées vers un but : apprendre à performer (en anglais, « to outclass »), avant tout hors de la formation en salle (« out of class »). N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour en savoir plus et pourquoi pas, commencer à collaborer sur vos projets !